Cannes 2013, 11e jour. Soit, le jour des pronostics. L’heure de choisir son camp, de sortir sa boule de cristal, de sacrifier une poule sur l’autel du 7e Art (ou dans le hall d’un grand hôtel, mais on risque de se tromper de plumes), de chercher à décrypter les présages au fond des gobelets de café du partenaire officiel qui s’accumulent dans les cendriers du Palais des Festivals.
Avant de se lancer, nous mettrons en exergue trois coups de coeur : tout d’abord, Only lovers left alive, de Jim Jarmusch (photo : Moland Fengkov). Désespéré, mélancolique, mais profondément rock’n’roll, ce film de vampires amateurs de bon gros son qui envoie du steak, en métaphore du milieu des marginaux de la vie, semble représenter une des nombreuses mises en abyme du festival lui-même : zombifié après deux semaines enfermés dans des salles obscures, jamais rassasié d’images, jouant des coudes dans les soirées (vivant donc la nuit) et errant au petit matin sur une Croisette groggy, le festivalier type ressemble à s’y méprendre aux dandys aux longues dents de Jarmusch. Dans la même thématique, Gatsby le magnifique (notre critique) comme La Grande Bellezza ou encore The Bling Ring (notre critique) tendent également un miroir au festival, à grands renforts de scènes de fêtes démesurées où le kitsch et le bling bling se disputent l’écran. Célébration du paraître, des soirées mondaines où les convives se lancent dans des joutes de traits d’esprit, ou encore culte de la superficialité, ces films tutoient le festival qui les accueille. Bien entendu, le trip que propose Jarmusch, s’il a le mérite de redonner un peu d’énergie au public éreinté, ne possède pas la force de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kéchiche ou de la maestria de Tel père tel fils de Kore Eda, nos deux réels favoris.
Mais trêve de blabla, voici nos deux pronostics, celui du coeur et celui de la raison.
Palmarès du coeur :
Palme d’or : La Vie D’Adele – Abdellatif Kechiche
Grand Prix : Heli (notre critique)- Amat Escalante
Prix du jury : Tel père tel fils (notre critique) – Kore-Eda Hirokazu
Prix de la mise en scène : Borgman (notre critique) – Alex Van Warmerdam
Prix d’interprétation masculine : Michael Douglas
Grand Prix : La Vie D’Adele – Abdellatif Kechiche
Prix du jury : Tel père tel fils – Kore-Eda Hirokazu
Prix de la mise en scène : One touch of sin – Zhangke Jia
Prix d’interprétation masculine : Michael Douglas (ex aequo avec Matt Damon)
Prix d’interprétation féminine : Adèle Exarchopoulos (ex aequo avec Léa Seydoux)
Moland Fengkov
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