69e Festival de Cannes : 8e Jour

69e Festival de Cannes : Adèle Haenel

69e Festival de Cannes : 8e Jour avec Adèle Haenel (c) Moland Fengkov

Que reste-t-il de nos attentes et nos espérances ? Sur le papier, la sélection officielle du 69e Festival de Cannes s’avérait alléchante. Une semaine après l’ouverture, force est de constater que si la plupart des films sont plutôt bons, ils pêchent presque tous cependant par un excès de longueur (Ma Loute, American honey, Aquarius, Sieranevada…) quand d’autres déçoivent par une certaine flemmardise de leurs auteurs ne sortant pas de leur zone de confort (Loach, Almodovar, les Dardenne). L’impression d’ensemble reste celle d’un festival de bonne facture mais sans réel frisson. La fatigue aidant, les avis deviennent impitoyables. Ainsi, La fille inconnue des frères Dardenne ne pouvait, dans ce contexte, que récolter des avis tièdes. Si Adèle Haenel (notre photo) y excelle, avec sa moue butée et sa fragilité, dans le rôle d’une médecin menant l’enquête pour retrouver l’identité d’une jeune femme morte à quelques pas de son cabinet, plaçant l’actrice dans le peloton de tête dans la course au prix d’interprétation, la mise en scène laisse quelque peu de marbre, les différentes réponses aux multiples questions posées par l’intrigue arrivant toutes en même temps, comme par magie. Un polar social sur-écrit pour une mise en scène qui se veut réaliste.

69e Festival de Cannes : Vincent Cassel

69e Festival de Cannes : 8e Jour avec Vincent Cassel (c) Moland Fengkov

La réelle attente du jour, pour les journalistes, était la projection presse (prise d’assaut, beaucoup se retrouverons sur le carreau) du très attendu Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Casting haut de gamme, avec Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye, Gaspar Ulliel. Un des films les plus courts de la compétition (1 heure 30), sans doute sa seule qualité puisqu’aussi l’un des pires. Dialogues théâtraux (le film est l’adaptation d’une pièce de Jean-Luc Lagarce), mise en scène de clip vidéo, hystérie à tous les étages. De ce huis-clos familial, au centre duquel un écrivain à succès qui n’a pas vue sa famille depuis 12 ans vient leur annoncer sa mort prochaine, seul Gaspar Ulliel s’en sort, pour prétendre à un prix d’interprétation, quand les autres comédiens sur-jouent l’hystérie provoquée par toutes les frustrations et les rancoeurs. Chacun attendant patiemment la fin de la réplique de l’autre pour lancer sa propre tirade bancale. On cherche attend encore à ce jour notre Palme.

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
Moland Fengkov

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