69e Festival de Cannes : 1er Jour

Cannes Film Festival : Jour 1

Festival de Cannes 2016 : 1er Jour – Le Jury avec Kirsten Dunst (c) Moland Fengkov.

C’est sous un ciel capricieux et sous haute surveillance que s’est ouvert aujourd’hui le 69e Festival de Cannes. Ayant une sainte horreur des compétitions, c’est donc hors lice que Woody Allen a ouvert cette édition, avec Café Society, avec notamment à l’affiche Kristen Stewart (qu’on retrouvera en compétition dans le film d’Olivier Assayas), Blake Lively, Jesse Eisenberg (clone du réalisateur propulsé dans le Hollywood des années 1930) et Steve Carell. Si les blagues sur les juifs font mouche, ainsi que quelques bonnes saillies sur le monde cruel du cinéma, ce quatuor amoureux ressemble à certains égards au Two lovers de James Gray, en plus futile et plus convenu. L’émotion en moins, donc. Infatigable, le Woody, puisqu’il affirme poursuivre sa carrière tant qu’il y aura des imbéciles pour produire ses films (sic), mais avec un cinéma qui en revanche se fatigue quelque peu. Tout au plus distrayant, ses situations deviennent de film en film simplistes et téléphonées.

Pas grave, passé le côté glamour de cette première journée (un baiser de cinéma entre Catherine Deneuve et le maître de cérémonie Laurent Lafitte), avec la présence du jury et l’équipe du film de Woody Allen, l’attention se tournait, pour les journalistes, vers le premier film en compétition, vu en séance presse : Sierra Nevada du Roumain Cristi Puiu. On ne remerciera jamais assez les programmateurs du festival d’avoir placé ce film de 3 heures en début de quinzaine, tant il requiert toute l’énergie du spectateur pour s’apprécier pleinement. L’intrigue se résume presqu’entièrement en un huis clos dans un appartement familial dans lequel toute la famille se réunit à la mémoire du père. Tournée en de longs plans séquences avec une caméra pivotante, cette réunion donne l’occasion de faire ressurgir toutes les histoires de la famille. Certainement trop long, trop dense, trop bavard, le film vaut surtout pour une direction d’acteurs impressionnante de justesse. Pour le reste, pas de temps mort, les personnages, toujours en mouvement, parcourent les pièces pour aborder moult sujets, de l’adultère aux théories du complot post 11 septembre, en passant par la religion et le communisme. C’est beaucoup pour une seule journée. C’est donc lessivé qu’on ressort de cette projection, en attendant la suite.

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
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