Le Festival du Club

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Chaque année, c’est la même rengaine. On nous rabâche les oreilles avec la liste des réalisateurs sélectionnés au Festival de Cannes en compétition officielle. On ne peut contredire les esprits chagrins, puisque l’édition 2014 aligne des réalisateurs déjà palmés, de Mike Leigh (avec son biopic sur le peintre JMW. Turner) aux frères Dardenne (qui offrent à Marion Cotillard un rôle qui peut la faire prétendre au prix d’interprétation féminine), en passant par Ken Loach avec Jimmy’s Hall, un film sur un foyer dans l’Irlande post guerre civile ds années 1930.

Toujours dans les rangs des habitués, on retrouve David Cronenberg avec une plongée cérébrale dans l’univers d’Hollywood, Naomi Kawaze pour un voyage dans le monde de l’animisme, Nuri Bilge Ceylan et son huis-clos aussi long que l’hiver d’Anatolie (plus de  3 heures) ou encore Olivier Assayas, avec un film sur le monde du théâtre, avec au casting notamment Juliette Binoche et Kristen Stewart.  Assayas ne sera pas le seul cinéaste à défendre les couleurs de la France, puisque Michel Hazanavicius revient avec un film sur la guerre en Tchétchénie et Bertrand Bonello et son biopic sur Yves Saint-Laurent prétendra également à la Palme d’or. En parlant de biopic, le film d’ouverture d’Olivier Dahan sur Grace de Monaco donne déjà dans la polémique, puisque la famille princière ne semble pas apprécier l’interprétation que le cinéaste a faite de la vie de cette légende du cinéma.

Les films qui pourraient retenir l’attention sont ceux du Suisse Jean-Luc Godard, qui signe un grand retour avec Adieu au langage, ainsi que celui du petit prodige canadien Xavier Dolan, qui poursuit logiquement sa carrière en atterrissant dans le grand bain de la compétition officielle.

Des outsiders apportent néanmoins un brin de surprise à cette sélection que d’aucuns pourraient qualifie de convenue : Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, un autre film ancré sur l’actualité des conflits qui déchirent le monde, Relatos salvajes (wild tales) de l’Argentin Szifron, Les merveilles de l’Italienne Alice Rohrwacher, et surtout, le nouvel opus du talentueux Andrey Zvyagintsev, Leviathan.

Enfin, n’oublions le western contemplatif de Tommy Lee Jones (The Homesman) et Foxcatcher, de Bennett Miller, sur une équipe de lutte.

Pas forcément excitante, cette sélection ? Seule l’issue de la quinzaine pourra apporter une réponse. En attendant, en fouillant dans les films hors compétition, on retiendra, en séance spéciale, Maidan, de Sergeï Loznitsa, dont les 2 premiers longs métrages de fiction (My Joy, chef d’oeuvre ! et Dans la brume) comptent parmi les films les plus forts de ces dernières années. On retiendra Maidan, car Loznitsa vient du documentaire, et on peut supposer que le travail qu’il a accompli sur la crise ukrainienne risque de faire l’effet d’un coup de poing. A voir également sa contribution à l’oeuvre chorale Les Ponts de Sarajevo : 13 cinéastes dressent le portrait de la ville. 

Quant au casting étonnant de The Salvation (de Kristian Levring), il suffit pour qu’on s’intéresse à ce western récréatif : Eric Cantona partageant l’affiche avec Eva Green et Mads Mikkelsen.

Photo : David Cronenberg (entouré de Viggo Mortensen et de Maria Bello) en mai 2005, lors de la conférence de presse de History of violence. (c) Moland Fengkov.

 

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
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