Two Lovers (de James Gray), c’est l’anti Vicky Cristina Barcelona (de Woody Allen). L’un traite le thème du triangle cornélien sur le ton de la tragédie quand l’autre explore les impasses du ménage à trois sur le mode de la comédie romantique. Le film de Gray, semble enfoncer des portes ouvertes tout du long. Les situations paraissent téléphonées, voire surréalistes, à la lisière du ridicule, telle cette scène vaudevillesque où Leonard, amoureux de Michelle, se cache derrière la porte de la chambre, lorsque l’amant de celle-ci se présente à l’improviste. Tous trois se retrouvent dans le cadre. Impossible que l’amant ne découvre pas la présence de Leonard, pour autant, la scène fonctionne. Nous sommes dans l’universel, pas dans la réalité.
Les esprits chagrins peu subtiles qui avaient crié au scandale à la sortie de We own the night, le qualifiant de navet pour débiles avec 2 de QI peuvent s’économiser une place de ciné pour aller voir Harry Potter 12 ou La Croisée des mondes 5, des films qui vous parlent du sens de la vie. Leur intelligence sera sans doute à nouveau offensée ici. Chez Gray, on connaît l’issue. Gray ne joue pas au petit malin en nous réservant un twist. Il parle au coeur, directement, celui de celles et ceux qui ont un jour aimé, qui ont un jour envisagé de tout plaquer, littéralement, par amours, celles et ceux qui ont touché le fond, se sont arraché les yeux à force de ne plus parvenir à pleurer, et qui se sont résolus. Ont capitulé face au poids du destin, de la fatalité. A la sortie de la projection presse de Two Lovers, ceux-la se reconnaissaient à leur refus de parler à chaud du film, le nez et les yeux encore humides.
Gwyneth Paltrow
James Gray
Moland Fengkov
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