69e Festival de Cannes : 7e Jour

69e Festival de Cannes : Kristen Stewart

69e Festival de Cannes : 7e Jour avec Kristen Stewart (c) Moland Fengkov

Revenons sur Loving de Jeff Nichols et Paterson de Jim Jarmush. Deux films qui jouent la carte de la sobriété, mais qui du coup les placent en-deçà de leurs prédécesseurs. Si le premier s’attarde davantage sur la relation dans un couple interracial plutôt que sur leur lutte juridique pour faire plier l’Etat qui interdit ce type de mariage, il constitue un petit Nichols de par son classicisme mou. Jarmush, quant à lui, livre une litanie du couple dans son quotidien, répétitif comme une boucle de musique électro. Anecdotique.

Aujourd’hui, c’est l’équipe d’Aquarius, de Kleber Mendonça Filho qui a fait sensation sur les Marches, chacun arborant une pancarte dénonçant la situation politique trouble au Brésil. On pouvait y lire notamment que le pays sombre dans un coup d’état. Sonia Braga, dans le rôle d’une femme vivant seule dans un immeuble que veulent s’approprier des promoteurs immobiliers, se place dans le peloton de tête des prétendantes au Prix d’interprétation. Il faudra néanmoins compter avec Kristen Stewart (notre photo), qui elle aussi porte sur ses épaules le film d’Olivier Assayas, Personal shopper. Film déroutant qui a divisé la Croisette mais dont on s’accordera sur le jeu exceptionnel de l’actrice. A l’écran, on y aborde les thèmes du spiritisme, des esprits, du deuil. Film d’épouvante sauce auteuriste, le film laisse des images fortes mais se plante sur certaines autres, notamment les manifestations d’ectoplasmes à la limite du ridicule.

Autre sensation, le retour en compétition de Pedro Almodovar, que certains voient en bonne place pour la Palme d’or qui lui échappe depuis tant d’années. De notre côté, même si cet almodrama  s’éloigne de l’hystérie de la Movida, pour raconter l’histoire de 30 ans de la vie d’une femme, avec qui sa fille coupe les ponts du jour au lendemain, après la mort du père, nous sommes restés de marbre.

La journée se termine par la projection presse de Ma’Rosa, de Brillante Mendoza. Soit, une plongée dans la corruption de la police philippine. Une famille pauvre qui tient une épicerie se fait dénoncer. Les parents, qui dealent du cristal, finissent au poste. Pour payer la caution, les enfants doivent réunir 50 000 pesos. La caméra virevoltante et la photo naturaliste du film suivent les personnages dans les rues crasseuses de la ville, avec maestria. Une mise en scène énergique qui impressionne.

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
Moland Fengkov

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