Daniel Blake est un vieux menuisier. Victime d’une crise cardiaque, il arrête de travailler et pense pouvoir bénéficier d’une pension maladie. Commence alors une longue lutte, inégale, contre le mur sourd de l’administration. A travers cette histoire d’un combat vain, Ken Loach critique la politique de David Cameron qui consiste à creuser les inégalités entre travailleurs et chômeurs. En effet, après une visite médicale (qui ouvre le film, avec son lot de questions stupides et de tests physiques sommaires), le vieil homme est reconnu apte à travailler et doit donc retrouver un job. Moi, Daniel Blake voit donc Ken Loach revenir à ses vieilles amours : la lutte des gens d’en bas, mais des gens de bien, contre une machine à broyer sans émotion. Drame social dont l’issue ne peut que s’avérer funeste, le film ne s’embarrasse d’aucune nuance dans son propos et sert un manichéisme qui ne peut qu’emporter l’adhésion des spectateurs.
Ken Loach Disons tout de go. Moi, Daniel Blake, vaut sans doute pour son propos, mais ne fait aucune proposition de cinéma. Il se contente de prendre en otage son public, sans jamais chercher à sortir d’un système répartissant de façon claire et nette les méchants et les gentils. Il y a une grande paresse dans la mise en scène sans subtilité. Son but : faire pleurer l’audience, la rallier à sa cause. Montrer du doigt les injustices sociales. Histoire d’enfoncer le clou du pathos, le pauvre Daniel fait une belle rencontre censée instiller au film quelques moments de grâce : une jeune mère célibataire, au chômage, prête à tout pour survivre, quitte à se prostituer. Cela fait beaucoup, même si on ne peut enlever à Loach sa direction d’acteurs toujours juste. Le problème dans ce film réside donc principalement dans son sujet tire-larmes et son absence totale de finesse dans sa façon de le développer, le but n’étant rien d’autre que de s’assure l’adhésion du public.
Réalisateur: Ken Loach – Acteurs: Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan – Durée: 1:41– Année: 2016 – Pays: Grande-Bretagne
Moland Fengkov
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