A la conférence de presse de Map to the stars, on a demandé à Robert Pattinson quelle partenaire il avait préférée, entre Julianne Moore et Juliette Binoche, qu’il besogne allègrement dans une limousine, respectivement dans Map to the stars et dans Cosmopolis, du même David Cronenberg, lequel semble aimer, depuis Crash, l’amour sur la banquette arrière.
Si nous revenons sur cette anecdote sans grand intérêt en soi, c’est pour confirmer tout le bien que l’on pense de ce film, que les deux projections presse du jour n’auront su faire oublier. Foxcatcher, de Bennett Miller vaut pour les performances de ses acteurs, celle de Steve Carell en tête, dans la peau d’un richissime mégalo passionné de lutte. Inspiré d’une histoire vraie, le film offre une belle partition aux acteurs Mark Ruffalo et Channing Tatum, en frères lutteurs, tout en force, en corps et en sensibilité fragile. Mais le trio ne parvient pas à élever une mise en scène plan-plan, qui ne vaut que pour son twist final, tragique. Et encore…
Quant au film de Naomi Kawase, son intimisme est pétri de sincérité qui ne parvient pas à toucher. Still the water parle de l’amour et de la mort, à travers les derniers jours d’une mère entourée de sa famille et du mystère qui entoure un cadavre trouvé dans la mer. La mère est chamane, elle offre au film une belle scène de transe. Kawase plonge sa caméra au coeur d’une île, son couple de héros dans l’azur transparent de la mer, nus, purs. Les forces de la nature y sont à l’oeuvre : les esprits, l’eau, la terre, la mort. Sans doute un film qui figurera au palmarès, mais dont on est sorti complètement insensible à ses charmes. S’il y a bien un film sur lequel on veut bien revenir, sans doute en fin de festival, pour une seconde séance, à tête reposée, ce sera celui-ci. Nous sommes à mi-parcours, la fatigue comment à se faire ressentir, et comme le disait Isabelle Huppert, lorsqu’elle présidait le jury (Eh oui, messieurs, dames, Jane Campion n’est pas la première à avoir officié à ce poste) : “Vivement que ça s’arrête, mais pourvu que ça dure”.
Photos : David Cronenberg à la conférence de presse de Map to the stars. Steve Carell dans Foxcatcher de Bennett Miller. (c) Moland Fengkov
Moland Fengkov
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