Cannes 2014 : ouverture en grande pompe ?

copolla-1Festival de Cannes, 67e du nom, c’est parti. Auréolé d’une polémique précédent sa sortie en salles, Grace de Monaco (lire la critique) d’Olivier Dahan était censé ouvrir les festivités en grande pompe, en célébrant une grande figure du cinéma, Grace Kelly. Ce faux biopic prétendant romancer une période de la vie de la princesse semble presque s’excuser avec une annonce en début de générique précisant bien qu’il s’agit d’une fiction. On comprend rapidement que la famille Rainier n’ait pas apprécié et on la rejoint. Certes, Dahan distille quelques travellings et plans séquence aussi élégants qu’inutiles, comme celui qui ouvre le film, mais c’est pour tenter de cacher la pauvreté de sa mise en scène, sa direction d’acteurs catastrophique qui sacrifie de pourtant bons acteurs (Nicole Kidman, ridicule dans cette scène où Grace répète dans sa chambre des scènes de Marnie dont Hitchcock lui a confié le script, Tim Roth réduisant son interprétation du prince Rainier à une pause, clope au bec) et une intrigue faisant passer une crise politique mineure pour une IIIe Guerre Mondiale annoncée. Du grand n’importe quoi.

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Heureusement, la compétition officielle rattrape ce début de festival calamiteux, avec un changement d’ambiance et de ton. Timbuktu d’Abderrahmane Sissako (lire la critique) raconte le quotidien d’un village malien occupé par des Djihadistes qui font régner la charia. Poétique (fabuleuse scène de villageois jouant au football, sans ballon, puisque les la “police islamique” interdit la pratique de ce sport, entre autres interdictions), le film se moque des Musulmans intégristes, les tournant en ridicule pour mieux dénoncer leurs absurdités. Ce film compte parmi ceux de la sélection officielle qui s’ancre dans les conflits contemporains et qui portent un regard acerbe sur le monde.

Photo : Sofia Coppola à la conférence du jury et Tim Roth à celle de Grace de Monaco . (c) Moland Fengkov.

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
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