Cannes 2015, 6e jour : place aux hommes

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Nous en sommes à la moitié du festival, et s’il est encore tôt pour dresser des pronostics, mais pas trop tard pour entamer le lent processus de zombification qui touche désormais tous les festivaliers  à ce stade, on peut retenir quelques impressions. Deux, en réalité. Tout d’abord, dans le déluge d’images qui frappent tous les jours les rétines, certaines persistent et nous confortent dans l’idée qu’on a vu de grnads films. Ces images, ce sont celles du Fils de Saul de Laszlo Nemes et celles de Mad Max : Fury Road de George Miller. Le second film cité n’étant pas en lice pour décrocher la Palme.

L'acteur français Vincent Cassel  à la conférence de présentation du film Mon roi de Maïwenn au Festival de Cannes le 17 mai 2015.

L’acteur français Vincent Cassel à la conférence de présentation du film Mon roi de Maïwenn au Festival de Cannes le 17 mai 2015. En conférence de presse, l’acteur a voulu préciser que la condition de l’homme peut être aussi difficile que celle de la femme, nuançant ainsi son personnage, loin des clichés et des archétypes du salaud (c) Moland Fengkov

Ce matin, nous avons vu un film fort, en apparence simple, mais qui continuera à nous habiter longtemps : La Loi du marché (lire notre critique) de Stéphane Brizé. Ou l’histoire d’un combat ordinaire, celui d’un homme banal, sans histoire, qui lutte pour retrouver un emploi. Porté par un Vincent Lindon (photo) magistral, d’une justesse impressionnante. Prix d’interprétation ? Ce serait amplement mérité. Il faut d’ailleurs souligner que cette 68e édition du festival donne l’occasion d’assister à de grandes performances d’acteurs : Vincent Cassel (photo), dans le demi-ratage (ou demi-réussite) de Maïwenn, Mon roi, campe un salaud pas si salaud, tout en nuance, entre séducteur narcissique égoïste et fragile lâche et généreux. Colin Farrell en quadra bedonnant ne parvenant pas à entrer dans les clous du système totalitaire de The Lobster. Geza Röhrig, de tous les plans du Fils de Saul, ou encore John Turturro dans Mia Madre, en acteur cabotin et arrogant, tous ces acteurs crèvent l’écran et administrent une véritable leçon d’interprétation, sauvent même pour certains un film bancal. Si la tendance se maintient, les prochains films de la compétition officielle nous réservent encore de sacrés moments de bonheur à voir évoluer à l’écran de grands acteurs. De quoi nous faire tenir la seconde quinzaine du festival.

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
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