Et c’est parti pour une heure trente de joute verbeuse au cours de laquelle, bien évidemment, les rapports de force s’inversent, dans une relation sadomasochiste censée proposer une réflexion sur la lutte de pouvoir entre l’homme et la femme. Seulement voilà, quand un film de cet acabit repose essentiellement sur le jeu de ses deux uniques interprètes, on se doit d’exiger d’eux le meilleur, la perfection. Or, Emmanuelle Seigner force le trait dans tous les sens. Aussi peu crédible lorsqu’elle joue les vulgaires poissonnières à la limite de la débilité, elle propose un jeu tout aussi caricatural quand son personnage à l’écran doit devenir intelligent, retors, pervers et manipulateur. En clair, les interprétations à géométrie variable de son personnage ambiguë tombent toujours à côté. Face à elle, Mathieu Amalric, alter-ego de Polanski lui-même, cabotine en pensant faire de l’Amalric, ce qui aurait largement suffi, tant cet acteur sait toucher au sublime habituellement. La pétasse vénéneuse et le lubrique qui sommeille : Polanski berce dans la caricature.
Réalisateur: Roman Polanski – Acteurs: Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner – Durée: 1:33 – Année: 2013 – Pays: France
Moland Fengkov
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