Lost but not stranded yet, chantait un célèbre rockeur français ayant défrayé la chronique à l’issue d’un drame impliquant une non moins célèbre actrice. C’est un peu l’état d’esprit de ce vendredi 22 mai 2009, veille de la clôture du 62e Festival de Cannes. Sur les rotules, lessivés, groggy, mais encore investi de l’envie d’en voir davantage. On est là pour ça, après tout, non ? Alors qu’on s’apprête à aller découvrir le Gaspar Noe, Enter the void (Soudain le vide) et en attendant le Tsai Ming Liang (reste également le film d’Isabel Coixet), on peut raisonnablement livrer notre pronostic, celui du coeur, car bien malin celui qui parviendra à prédire quel film remportera la Palme. Pas de réel favori et des outsiders, renards des surfaces, prêts à créer la surprise. En parlant de renard, on aura vécu cette année une édition placée sous le signe de la ménagerie volubile, avec les chiens de Up (Là-haut), équipés de colliers traduisant leurs aboiements en langage humain, le bouc diabolique de Drag me to Hell (Jusqu’en enfer) de Sam Raimi, vociférant avant de mordre, enfin et surtout, le renard parlant de Lars Von Trier dont la réplique, lapidaire, sobre, épurée, hante encore la Croisette et résonnera encore longtemps : “Chaos reigns !”
voici donc notre pronostic du coeur, en attendant les trois derniers films en compétition :
Palme d’or : Kinatay, de Brillante Mendoza. Honnêtement, on n’y croit pas trop, mais c’est le film dont le souvenir reste le plus présent après cette boulimie de cinéma. Même si il décroche pas le titre suprême, on souhaite le voir figurer au palmarès. Les films susceptibles de repartir avec le trophée sont, plus semblablement, Vincere, de Marco Bellocchio, le Ruban blanc, de Michael Haneke, ou encore Les Etreintes brisées, de Pedro Almodovar.
Grand prix : Le Ruban blanc, de Michael Haneke.
Prix du jury : Vincere, de Marco Bellocchio.
Prix d’interprétation féminine : Katie Jarvis, dans Fish Tank d’Andrea Arnold. Mais beaucoup de prétendantes, les actrices nous ayant particulièrement séduits cette année, par leur prestation : Charlotte Gainsbourg, tout en force, dans un rôle physique qui lui permet de pousser les limites de son corps ; Giovanna Mezzogiorno, dans le rôle de la femme illégitime du Duce, effacée de l’Histoire, et luttant pour exister.
Prix d’interprétation masculine : Tahar Rahim, dans Un prophète de Jacques Audiard.
Prix du scénario : Un prophète de Jacques Audiard.
Prix de la Mise en scène : Vengeance de Johnnie To.
Moland Fengkov
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