Saint Laurent tient donc surtout grâce à son casting (à quelques erreurs près) qui se donne corps et âme dans la composition des personnages, même si la plupart des acteurs n’effectuent que des passages éclairs pendant lesquels ils tentent de briller à la façon qu’ont les happy few figurant sur une liste d’invités à une soirée mondaine courue de montrer qu’ils en étaient. Qui par un pas de danse bien exécuté, qui par un mot d’esprit bien placé, qui par une tenue que personne ne peut ignorer. Pour le reste, le film ne manque pas d’atouts. D’abord, son esthétique. Bonello, tout comme pour L’Apollonide, aidé d’une chef op talentueuse, sait composer de beaux tableaux, parfaitement éclairés. Les séquences de débauche qui dressent un portrait haut en couleurs du swinging Paris des années 1970 démontrent une maestria solide. Filmée sans détour, cette période de la vie du couturier reste, isolément, la plus séduisante du film. Tout le monde y va de sa plastique alléchante pour envahir ou traverser le cadre, dans un déferlement de couleurs et de musique branchée.
Passé ces séquences, que reste-t-il du film ? Un patchwork disparate d’images creuses qui, assemblées, forment un puzzle indigeste, à grands renforts de flashbacks, qui cache par le truchement du tonnerre m’as-tu vu l’inanité du propos. Au bout du compte, on en a plein les mirettes, mais on s’ennuie.
Réalisateur: Bertrand Bonello – Acteurs: Gaspard Ulliel ,Jérémie Renier , Léa Seydoux – Durée:2:30 – Année: 2014 – Pays: France
Moland Fengkov
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