Still the water

stillthewaterLes éléments habitent le nouveau film de Naomi Kawase, son intimisme est pétri de sincérité qui ne parvient pourtant pas à toucher. Still the water parle de l’amour et de la mort, à travers les derniers jours d’une mère entourée de sa famille et du mystère qui entoure un cadavre trouvé dans la mer. La mère est chamane, elle offre au film une belle scène de transe. Kawase plonge sa caméra au coeur d’une île, son couple de héros dans l’azur transparent de la mer, nus, purs. Les forces de la nature y sont à l’oeuvre : les esprits, l’eau, la terre, la mort.

C’est bien joli tout ça, mais à force de faire durer les plans dans lesquels rien ne se passe, si ce n’est la manifestation d’un narcissisme contemplatif, l’ennui ne parvient pas à se voir sauver par les quelques fulgurances du film. Inquisiteur dans son regard porté sur les émotions que peuvent éprouver les personnages au contact de la nature, dans leur recherche ou leur découverte de la liberté, le film se pétrit de lourdeur théorique qui tend vers la pose. Sans doute sauvé par une beauté plastique, il dévoile cependant trop ses intentions pour que la grâce vienne éclore du bruissement des feuillages à l’écran, du rugissement des vagues… C’est d’autant plus dommage quand on sait que la réalisatrice japonaise sait user de délicatesse dans un film comme Shara.

 

Réalisateur: Naomi Kawase – Acteurs: Nijiro Murakami, Jun Yoshinaga, Tetta Sugimoto, Miyuki Matsuda, Fujio Tokita – Durée: 1:59 – Année: 2014 – Pays: Japon

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Moland Fengkov

Moland Fengkov

Moland est le représentant officiel de Plume Noire au festival de Cannes. Outre sa passion du cinéma, il est photographe professionel et journaliste freelance.
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