Cette année, le festival semble déserté. Effets de la crise ? Les rédactions auraient-elles resserré le budget servant à dépêcher leurs correspondants sur place ? Même durant le premier week-end de la quinzaine, on arrivait à circuler sur la Croisette sans trop jouer des coudes. Devant la salle de conférence de presse, qui ne peut accueillir qu’un 10e de la totalité des journalistes accrédités, on ne se bouscule guère (hormis lors de la venue de l’équipe de Wall Street 2, et encore, on a connu des foires d’empoigne plus spectaculaires) et sur les Marches, peu de stars glamour ont fait le déplacement. Déserté par les paparazzi, moins nombreux, déserté par l’inspiration créatrice chez les papys rassis et occupé à l’écran par les papas rasoirs : ainsi, Uxbal dans Biutiful, campé par Javier Bardem, condamné à courte échéance à mourir d’un cancer, emploie le temps qu’il lui reste pour s’acheter une rédemption, en élevant seul ses deux enfants et en tentant d’améliorer le quotidien de travailleurs clandestins qu’il exploite. Ou encore, ce veuf italien dans La Vita Nostra, père-courage, qui, pour offrir le meilleur à ses 3 enfants et combler la disparition de sa bien-aimée, se lance dans la construction d’un immeuble, à grands renforts de magouilles dont il ne maîtrise pas les conséquences. On peut encore également évoquer le père de Blue Valentine, présenté à Un Certain Regard, courageux et aimant, mais sans ambition, sans rêve, sans envie, ce qui provoque la chute de son couple.
Moland Fengkov
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